samedi 12 mai 2012

Les romans de l'ombre


l existe un genre littéraire qui, de 1764 à 1820, du Château d’Otrante de Walpole à Melmoth de Maturin, est né, a passionné et horrifié. La critique de l’époque rejeta ce nouveau mode d’écriture, la morale fut bousculée. Le classicisme fut bafoué par une vague de nouveaux écrivains qui à leur mort ont laissé la place libre aux romantiques.





Nous parlons ici d’une production littéraire qui a mis en valeur l’amour, la douleur et la mort. Venu d’Angleterre, ce phénomène n’a pas un nom mais plusieurs. Quelle que soit la dénomination, une chose est sûre. L’ordre établi n’a plus lieu d’être et le goût imposé de cette période vole en éclat. Essayons de voir ensemble la raison de cette divergence de définition pour un seul et même mouvement littéraire.





A - Le Roman Noir : nous sommes confrontés à la trahison, l’hypocrisie et la ruse qui se transcendent pour nous amener sur les terres de la violence de comportement et du macabre. Le Mal règne et inflige douleur et mort aux pauvres victimes. Mais le scénario du roman dit noir n’oublie pas qu’après le triomphe, le mal doit d’un moyen ou d’un autre retourner dans le monde des ténèbres.





B – Le Roman Terrifiant : Le lecteur approche pour la première fois une surenchère d’évènements macabres et surnaturels. La finalité ici est de nous transporter au seuil de la peur. L’horreur domine et accompagne l’intrigue de chaque roman, avec comme seul but d’oublier le manichéisme ambiant, pour mettre en valeur l’instinct humain.





C – Le Roman Gothique : l’architecture « gothique » du moyen-âge prédomine à force de monastère et de vieux château. Ces derniers sont surtout appréciés pour leur état de délabrements, leurs ruines. Cette atmosphère intemporelle et architecturale est souvent transportée au XVII° siècle, époque du drame. L’atmosphère ainsi créée, la nature vient apporter une touche finale pour donner aux lecteurs une nouvelle dimension aux frissons et à l’horreur.





Ces trois définitions pour la critique moderne ont fusionné pour mettre en valeur un seul grand thème, la littérature gothique. Vous souhaitez voir des statues s’animer et saigner? Venez lire et apprécier notre univers culturel  de la douleur et de la mort.


A ce jour, nous recensons près de trois cent cinquante œuvres de près de cent quarante auteurs uniquement pour la période de 1764 à 1824. La création gothique a été assez importante pour ne pas être oubliée. Seulement quarante titres ont été traduits en langue française. La critique de notre pays apportera son lot de critiques et de sarcasmes. Mais cela n’a pas empêché l’école française de se développer, tout comme en Allemagne. Nous pouvons aligner face à Walpole et Maturin, Nodier et Maupassant, en passant par Hugo et Sand. L’Allemagne a le plaisir de nous proposer Hoffmann.





Avec le temps, les critiques disparaîtront et les éloges finiront par couvrir une mouvance littéraire qu’il vous reste à découvrir!


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