samedi 26 mai 2012

Polanski et le Prince des ténèbres


Tout le monde connaît Roman Polanski, ce réalisateur Polonais marié avec la belle Emmanuelle Seigner.  Par contre, avec les années, l’opinion publique a oublié que Roman Polanski a eu de graves problèmes avec des sectes sataniques. Remontons à présent plus de trente ans en arrière.





En 1969, Roman Polanski tourne « Le bal des Vampires » avec dans le rôle principale sa femme Sharon Tate. Le couple est heureux et un bébé est annoncé. Tout va pour le mieux pour la famille Polanski. Le succès est au rendez-vous et les Polanski s’installent dans le quartier chic de Bel Air à Los Angeles. Pour affaire, Roman Polanski doit se rendre à Londres alors que sa femme est enceinte de huit mois. La superbe actrice se repose paisiblement dans sa somptueuse maison et profite d’une soirée pour recevoir des amis. Nous sommes le 9 août 1969. Des inconnus prénètrent dans la maison et l’un d’eux lance à l’auditoire «Je suis venu faire l’œuvre du diable ! ». Les hommes sont aussitôt abattus par balles. Les femmes sont violées puis égorgées. Plus de quinze coups de couteau ont frappé Sharon Tate. Les soldats de Satan viennent de punir un pêcheur.





Cette horrible histoire a pour origine l’année 1967 et une rencontre. Polanski fait des recherches pour le film « Rosemary’s Baby ». Pour adapter à l’écran le best seller d’Ira Levin, le jeune producteur européen recherche un conseiller sur la possession et les rituels sataniques et se tourne vers le maître de l’Eglise de Satan, Anton Lavey. Ce dernier, élevé par ses quinze mille disciples au rang de grand prête, apparaît ainsi dans le générique du film comme conseiller occulte. Polanski se sert même de Lavey pour la promotion et lui offre un rôle, celui du Diable qui viole Rosemary, rôle tenu par Mia Farrow. Le film est un succès et Polanski est considéré par les médias comme spécialiste des films d’horreur et sataniques .La naissance de l’Antéchrist est sur les écrans du monde entier. Cette position est confortée avec la sortie du film « Le bal des vampires ».





Mais pourquoi un tel massacre ? Je vous propose quelques informations issues du procès qui suivit l’horreur.


La satire du diable dans le « Bal des vampires » aurait été prise comme un affront par les sectes sataniques américaines. Polanski, ne souhaitant pas faire un film gothique d’horreur sur le thème des vampires, se tourna vers la dérision et une parodie des productions de la Hammer. L’enquête policière se tourne tout d’abord vers Anton Lavey et sa florissante Eglise. La police fait rapidement le lien entre le grand maître et une secte prônant l’Apocalypse biblique. En effet, sa maîtresse, Susan Atkins, est l’ange démoniaque du bientôt célèbre Charles Manson et de son groupe de hippies sans foi chrétienne ni loi conventionnelle. Manson reconnaît rapidement les faits et confesse avoir envoyé sa bande de tueurs chez les Polanski.  Il reconnaît avoir envoyé sa « famille », c’est à dire une bande de tueurs dont Susan Atkins. Cette dernière a eu un rôle dans « Le Bal des Vampires » et joua au côté de Sharon Tate qui avait endossé la peau d’une jeune femme sacrifiée au nom de Lucifer.





Pendant le procès, Manson déclare que le massacre a été ordonné par les messages contenus dans les chansons du « White Album » des Beatles Le titre d’une des composition de Jhon Lennon se retrouva sur un des murs de la maison des Polanski « Helter Skelter ». Pour Manson, cette chanson annonçait le début de l’Apocalypse. Manson et ses complices furent condamnés à la peine capitale, sanction qui se transforma en prison à vie par la suite.





Manson en envoyant ses tueurs se considérait être la Bête de l’Apocalypse, soit le chiffre 666. Il reconnaît avoir tué un homme et un femme en juin 1969 et avoir planifié le meutre de Sharon Tate pour le 9 août 1969. Toutes ces dates avaient indiqué pour Manson dans la chanson « Revolution », morceau issu du « White Album » Ecoutez bien ce morceau et vous entendrez un voix qui répète trois fois le chiffre 9. Le corps de Sharon Tate montre qu’une maladroite césarienne avait été faite sur son corps. Manson voulait-il provoquer la naissance de l’Antéchrist le 9 août 1969 ?  


Pour en finir avec cette série de meurtre commis sous le signe de Satan, un certain Mark Chapman tua John Lennon le 8 décembre 1980. Pas de trace ici dans les dates d’une trilogie de 9. Toutefois Chapman entretenait une correspondance avec Manson qui l’aurait guidé jusqu’au lieu du meurtre. John Lennon a été tué devant l’Hotel Dakota, lieu du tournage de « Rosemary’s baby ».





Trente ans exactement après le massacre de sa femme, Polanski fait endosser à sa nouvelle femme le rôle du Prince des ténèbres. Nous sommes en 1999. Les sectes sataniques se préparent de leur côté au nouveau millénaire qui sera celui de Satan. Pour eux 1999, soit 666 à l’envers correspond à l’arrivée sur terre de l’Antéchrist. En cette période tourmentée, Roman Polanski sort le film « la Neuvième porte ». Le scénario est basé sur un livre écrit en 1666 par Aristide Torchia qui fût brûlé pour ses pratiques sataniques. L’intrigue du film n’est pas à la hauteur de nos espérances. Heureusement le duo Johnny Depp-Emmanuelle Seigner est du plus bel effet. Johnny Depp campe ici un bouquiniste-détective qui recherche neuf gravures réalisées par  Lucifer lui-même. Emmanuelle Seigner l’accompagne dans sa quête et le protège par des moyens plus que surnaturels. Polanski joue avec ses vieux démons et nous livre un nouveau volet satanique qui ne sera jamais couronné d’un Oscar comme « Rosemary’s Baby ».





Pourquoi j'aime l'histoire


J'aime collectionner les vieux livres et les documents insolites. J'aime traquer sur la toile les archives que nous pouvons consulter sur le site de la Bibliothèque de France ou d'ailleurs. Je me fascine pour les récits, seuls mémoires des faits inexpliqués qui ont été laissés dans l'ombre par les historiens. Et pourtant, pour ne parler que de l'histoire de France, Les vieilles bibliothèques de nos villes et les collections privées cachent des histoires extraordinaires. Je vous invite toutes et tous à un fabuleux voyage dans le passé pour faire face un monde passé plein de signes et de puissances invisibles. A travers les siècles, nous approchons le mystère et le merveilleux, en somme les bases des romans noirs et fantastiques. Un certain Montaigne a écrit: "C'est une sotte présomption d'aller dédaignant et condamnant pour faux ce qui ne nous semblent pas vraisemblable..."





Les Histoires de différentes civilisations se rejoignent et se recoupent parfois, et il est bon de sauter de l'une à l'autre, afin d'avoir un autre son de cloche, une autre version de la "vérité" historique.....Vu qu'il y a forcément un vaincu s'il y a un vainqueur, alors il suffit de s'attacher à décrypter les deux versions..... 


Mais puisque bien peu de pays ou de civilisations ou dirigeants savent de toutes manière en tirer une quelconque leçon, alors, que l'histoire soit objective ou non, en fait, m'importe peu....


En plus d'être notre socle et notre sceau (ce qui a été parfaitement décrit plus haut), c'est le plus beau, le plus incroyable, le plus imaginatif des romans.....
Au delà de la meilleure et la plus inventive des fictions, l'histoire est toujours fascinante. Les périodes les plus troublées sont pour moi les plus riches, les plus emblématiques. Elles témoignent si bien de la vie, des valeurs, des capacités des gens qui les ont déroulées. Et c'est la reconstitution de ce déroulement qui apporte une lumière sur le passé de chacun, et donc ce qui le façonne, ce qu'il prolonge ou renie....


Bien sur MON histoire m'intéresse par dessus toutes, par ce qu'elle m'est constitutive, et j'aime autant les récits s'exhalant de gros pavés poussiéreux que l'entendre de la bouche de ceux qui l'ont vécue, et au diable l'objectivité!... A midi par exemple, j'ai adoré revisité ainsi la prise du Monte Cassino et Dien Bien Phu......j'ai des images plains la tête de ce récit pourtant si personnel!


Mais j'aime aussi, surtout quand je voyage, découvrir, ou redécouvrir l'histoire qui s'attache aux lieux et aux gens....Ainsi par exemple, l'époque minoienne lors d'un voyage en Crête m'a beaucoup marquée; c'est captivant de revivre la naissance et la mort d'une telle civilisation, d'en toucher les pierres, d'en admirer les bijoux, d'en croiser des descendants....



Partagez-vous cette même passion? Je vous laisse à présent la parole. De vos réponses naîtront de nouveaux sujets qui étaieront ce blog.






samedi 12 mai 2012

Les romans de l'ombre


l existe un genre littéraire qui, de 1764 à 1820, du Château d’Otrante de Walpole à Melmoth de Maturin, est né, a passionné et horrifié. La critique de l’époque rejeta ce nouveau mode d’écriture, la morale fut bousculée. Le classicisme fut bafoué par une vague de nouveaux écrivains qui à leur mort ont laissé la place libre aux romantiques.





Nous parlons ici d’une production littéraire qui a mis en valeur l’amour, la douleur et la mort. Venu d’Angleterre, ce phénomène n’a pas un nom mais plusieurs. Quelle que soit la dénomination, une chose est sûre. L’ordre établi n’a plus lieu d’être et le goût imposé de cette période vole en éclat. Essayons de voir ensemble la raison de cette divergence de définition pour un seul et même mouvement littéraire.





A - Le Roman Noir : nous sommes confrontés à la trahison, l’hypocrisie et la ruse qui se transcendent pour nous amener sur les terres de la violence de comportement et du macabre. Le Mal règne et inflige douleur et mort aux pauvres victimes. Mais le scénario du roman dit noir n’oublie pas qu’après le triomphe, le mal doit d’un moyen ou d’un autre retourner dans le monde des ténèbres.





B – Le Roman Terrifiant : Le lecteur approche pour la première fois une surenchère d’évènements macabres et surnaturels. La finalité ici est de nous transporter au seuil de la peur. L’horreur domine et accompagne l’intrigue de chaque roman, avec comme seul but d’oublier le manichéisme ambiant, pour mettre en valeur l’instinct humain.





C – Le Roman Gothique : l’architecture « gothique » du moyen-âge prédomine à force de monastère et de vieux château. Ces derniers sont surtout appréciés pour leur état de délabrements, leurs ruines. Cette atmosphère intemporelle et architecturale est souvent transportée au XVII° siècle, époque du drame. L’atmosphère ainsi créée, la nature vient apporter une touche finale pour donner aux lecteurs une nouvelle dimension aux frissons et à l’horreur.





Ces trois définitions pour la critique moderne ont fusionné pour mettre en valeur un seul grand thème, la littérature gothique. Vous souhaitez voir des statues s’animer et saigner? Venez lire et apprécier notre univers culturel  de la douleur et de la mort.


A ce jour, nous recensons près de trois cent cinquante œuvres de près de cent quarante auteurs uniquement pour la période de 1764 à 1824. La création gothique a été assez importante pour ne pas être oubliée. Seulement quarante titres ont été traduits en langue française. La critique de notre pays apportera son lot de critiques et de sarcasmes. Mais cela n’a pas empêché l’école française de se développer, tout comme en Allemagne. Nous pouvons aligner face à Walpole et Maturin, Nodier et Maupassant, en passant par Hugo et Sand. L’Allemagne a le plaisir de nous proposer Hoffmann.





Avec le temps, les critiques disparaîtront et les éloges finiront par couvrir une mouvance littéraire qu’il vous reste à découvrir!


vendredi 11 mai 2012

Les Fleurs Du Mal de Charles Baudelaire


Si je devais choisir un livre de poésie, ce serait "Les fleurs du Mal" de Charles Baudelaire. C'est à ce jour le seul reccueil qui me permet de ressentir la vision romantique par un éclairage en marge de la société humaine. Toutes les frontières matérielles s'effondrent grace à une force poétique à la limite de l'étrange. L'approche spirituelle nous fait cotoyer aussi bien Dieu que Satan. Du monde terrestre, on en oublie les miasmes morbides pour chuter vers le néant qui nous protègera du temps. Nous pouvons ainsi apprécier à sa juste valeur l'amour, en attendant notre dernier voyage vers la mort. 


Ce monde fait de symboles est l'univers de Charles Baudelaire. Tous nos sens sont exacerbés à la lecture de ses poésies. Peu de contemporains comprirent le sens de ses écrits. On s'est même demandé si l'oeuvre du poête n'était pas le fruit d'un cerveau atteint! Baudelaire tissait des liens entre le mal et la beauté mais la critique ne retenait qu'une alliance contre-nature entre l'odieux et l'ignoble. Les poèmes approchaient des sujets scandaleux pour son époque. Son invitation au voyage ne fut pas acceptée. Baudelaire pensait toucher l'homme qu'il pensait perfectible, il n'eut en retour que mépris et discréditation.




il est temps de rendre ses lettres de noblesse à un artiste qui, dans sa quête de la vérité essentielle, a sublimé nos sens, la beauté et l'amour.  Baudelaire voulait nous apporter une vision sensorielle de la poésie, ne restons pas aveugle plus longtemps!






mardi 8 mai 2012

Une culture d'opposition dans un monde de paupérisation intellectuelle


Je ne vais rien vous apprendre ici bas, la culture est nivelée par le bas. Autour de nous, la culture connaît un appauvrissement progressif et continu. A l'école, un élève qui a un goût, un penchant prononcé pour les activités intellectuelles est un extra-terrestre, un incompris! La culture générale, que devient-elle? Elle se vautre lamentablement sur un canapé et se conditionne à faire appel aux neurones qu'en cas de danger extrême. On ne réfléchit plus, on absorbe une culture sans saveur qui ne sert qu'à mieux nous contrôler. Le commun des mortels ne s'intéresse plus à rien et se complet dans les pièges du sybaritisme au risque d'y perdre l'essence même de l'intelligence. 


La vie et la mort, ces deux forces opposées de l'existence, dérangent. Est-ce malsain de s'intéresser à la mort, à la vie et à l'amour? N'est-il pas plutôt inquiétant de ne pas avoir d'ouverture d'esprit? Mais j'ai ouvert ce topic sans compter sur la culture dominante qui se veut rigide et engourdie. Notre passion pour l'occulte n'est pas en phase avec un monde grisâtre homogène à souhait et mercantile. Le gothique et son esthétique n'est pas toléré car il est déviant. Il ne respecte pas le conformisme de rigueur. L'austérité culturelle ambiante se veut rigide pour nous contrôler. Notre culture gothique, forte de sa littérature, de sa musique et de son panel artistique s'oppose à l'uniformité pour s'installer comme un véritable mode de vie. Nous acceptons la tolérance car nous sommes différents, ce qui n'est pas le cas de nos détracteurs.

Nos passions dérangent et certains voudraient les marginaliser. La culture gothique est un culte artistique à ne pas négliger. C'est une culture riche, passionnante que je vous invite à commenter, à l'aide de votre expérience.










samedi 5 mai 2012

Le Diable Amoureux de Jacques Cazotte


En moins de quatre-vingt-dix pages, Jacques Cazotte ( 1719 - 1792 ) a compilé toutes les bases du roman fantastique. Tout au long de l'oeuvre, aussi courte soit-elle, le lecteur est plongé dans une atmosphère mêlant réalisme et surnaturel. Le héro du livre, un jeune noble espagnol, a eu le tord d'invoquer Béelzébut dans des ruines antiques... Cette nouvelle est le réceptacle d'une histoire d'amour extraordinaire entre ce jeune noble et une créature diaboliquement séduisante!


La vogue du "roman noir" semble avoir comme point de départ cette nouvelle. Ce dernier va inspirer des auteurs de Balzac à De Nerval. Les bases du Roman " Le Moine" de Lewis sont déjà présente. Je vous conseille donc à votre tour de taquiner le Diable par la lecture. Plaisir garanti. Si vous avez déjà lu ce livre, vos commentaires sont attendus.


http://www.pitbook.com/textes/pdf/diable_amoureux.pdf







jeudi 3 mai 2012

Les vampires, du mythe à la réalité


Je viens de finir une nouvelle fois Dracula de Bram Stoker. Ce livre écrit en 1897 est le roman noir ou gothique le plus marquant. Il surclasse en popularité les autres ouvrages anglais du même genre. A la fin du XIX° siècle, les Anglais se passionnent pour le monstre des Carparthes et oublient pour un temps « Le moine » de Lewis, « Dr Jekyll et M. Hyde » de Stevenson ou encore « Frankenstein » de Mary Shelley. Il faut dire que l’Irlandais Stoker sort son livre dans une Angleterre qui vit à l’heure des massacres de Jack l’éventreur. Encore de nos jours, quand on parle de vampire, on pense aussitôt à Dracula.





Et pourtant, Bram Stoker n’est pas à l’origine d’un mythe. Il a juste su extraire de la mémoire collective les éléments qui effraient l’homme et qui n’ont toujours pas de réponse. Le vampire nous accompagne depuis la nuit des temps. En effet, depuis que l’homme a compris que le sang était indispensable à sa survie, une nouvelle interrogation est venue se greffer. Toutes les religions primitives ont pris pour partie qu’il existait une vie après la mort. Toutes les fouilles archéologiques nous confirment que les rites funèbres étaient accompagnés d’offrandes sous forme d’objets usuels et de nourriture pour accompagner le défunt dans l’au-delà. Face à ces croyances naissantes est apparue une grande interrogation. L’homme a rapidement supposé qu’un être mort pouvait avoir la volonté de revenir dans le monde des vivants.  Il est donc logique qu’un mort ait le désir de se procurer ce sang si précieux pour revenir à la vie. 





On ne compte plus dans les ouvrages historiques les traditions funéraires qui ont pour but d’empêcher un mort de revenir dans le monde des vivants. Un des exemples les plus anciens seraient les momies égyptiennes. Les bandelettes auraient servi à empêcher le défunt de sortir de sa sépulture. En remontant l’antiquité, on découvre que les Grecs se devaient à leur mort de posséder de l’argent pour le passage du Styx et arriver dans une autre vie. Une autre coutume funéraire dans l’Europe de l’est a donné naissance à une symbolique très forte. Les paysans avaient pris l’habitude de placer à côté du corps une faux pour l’occuper…





Chaque pays, et même chaque région, a développé ses propres moyens de protection contre le retour des morts. Mais peut-on associer tout cela au mythe du vampire ?   


J'aimerais à présent avoir le plaisir de lire vos connaissances sur ce domaine. Par avance merci!








Vampire Girl in Coffin wallpaper from Vampire wallpapers

mardi 1 mai 2012

La chronique des vampires d'Anne Rice

De la Nouvelle-Orléans nous est parvenue une, et des plus marquantes, histoire de vampires. Les créatures de la nuit nous ont toujours fascinés. Ici, on sort le balai pour dépoussiérer le mythe du vampire. On laisse de côté le « Dracula » de Stoker pour plonger dans le monde vampirique et cruel de Lestat de Lioncourt.



L'’auteur de cet univers où grouillent les immortels est une femme : Anne Rice. A force de références historiques et artistiques, cet auteur a créé un monde parallèle au monde des vivants. Au fil des romans, nous apprenons à connaître Lestat, ses congénères et surtout leurs origines. Leur besoin en sang humain et leur regard sur notre culture et nos émotions nous amènent au delà d'’une simple histoire d’épouvante et d'’horreur. Nous sommes en présence d’'une véritable mythologie. Le personnage de Lestat le vampire n'’a jamais été aussi crédible. Sous la plume d’'Anne Rice, nous sommes les témoins d'’une vie mondaine, cruelle et sensuelle.



Dans le premier volume, « Entretien avec un vampire », nous découvrons un jeune planteur qui se prénomme Louis. Ce dernier pleure sur sa condition de vampire et décide de se confier à un jeune journaliste. Toute sa vie est commentée, du jeune planteur cajun, de la rencontre avec Lestat son créateur et son passage dans le monde obscur des vampires. Nous découvrons deux personnages fondamentalement opposés. Nous avons d'’un côté Louis qui refuse de se nourrir de sang humain et de l'’autre Lestat qui se délecte de tous ses pouvoirs d'’immortel. Ce duo contre-nature nous guide dans un drame riche en créatures attachantes et pourtant qui se nourrissent de pauvres mortels. Nous découvrons tous ces personnages et nous regrettons déjà de ne pas en savoir plus. Que le lecteur ne s’inquiète pas, Anne Rice a pensé à tout. En parallèle de ses « Chroniques de Vampires », l'’auteur a développé une série de contes qui se consacre aux personnages secondaires.



Le deuxième volume est consacré entièrement à Lestat de Lioncourt et à sa vie. Nous le découvrons dans un premier temps jeune et encore humain. Anne Rice nous présente un jeune noble qui quitte sa famille pour Paris afin d'’assouvir ses besoins de culture et surtout de liberté. Nous découvrons par la suite sa condition vampirique après la rencontre avec Magnus, un vampire de première génération. Nous rentrons dans l'’intimité et les confidences du jeune immortelle. Ses crimes contre la race humaine semblent atténués car Anne Rice arrive à rendre ce monstre sympatique.



Le troisième volet de la chronique nous présente la Reine originelle de ce peuple de damnés. Dans « La Reine des Damnés », Anne Rice nous explique sa vision de l'’origine de tous les vampires. Deux autres volumes viennent compléter cette trilogie qui pourtant se suffisait à elle-même : « Le Voleur de Corps » et «  Memnoch le Démon ». En cinq livres, vous êtes face à un phénomène qui a révolutionné la littérature fantastique et d'’horreur moderne.



Je souhaite à tout lecteur d'’apprécier à leur juste valeur chaque volume. J'’ai eu le plaisir de retrouver dans les écrits d’'Anne Rice la force des romans gothiques du XIX° siècle. L’'horreur devient courante et la cruauté est la norme. La passion anime tous les personnages et le lecteur s'’attache au personnage de Lestat et lui pardonne son arrogance et ses actes. La force d'’Anne Rice est de rendre à nos yeux la condition de vampire quasi réelle et naturelle.



Sortez vos marques pages et choisissez un bon fauteuil. Nous avons entre les mains des livres d'’où coule du sang neuf pour la littérature vampirique.