mercredi 4 avril 2012

Graveyard School of Poetry

Peut-être que dans quelques jours vous ne pourrez plus vous passer des auteurs qui suivent:


Mark Akenside
James Beattie
Robert Blair
Elizabeth Carter
William Collins
William Cowper
Thomas Gray
James Hervey
John Keats
James Macpherson
William Mason
David Macbeth Moir
Thomas Parnell
William Shenstone
James Thomson
Joseph Warton
Thomas Warton
Henry Kirke White
Edward Young
























En attendant je vous propose un poème de John Keats:












Ode sur la mélancolie


(in Les Odes,
trad. Alain Suied, Éditions Arfuyen)


Non, non, ne va pas boire au Léthé, ne va pas boire
Le vin empoisonné de l’aconit aux rudes racines ;
N’accepte pas que ton front pâle reçoive le baiser
De la belladone, vermeil raisin de Proserpine ;
Ne fais pas ton rosaire des grains de l’if ;
Ne laisse pas le scarabée, ni la phalène devenir
Ta Psyché de deuil, ni le hibou duveteux
Le compagnon des mystères de la Mélancolie ;
Car l’ombre rejoindrait la torpeur des ombres
Et noierait l’angoisse vigilante de l’âme.


Mais quand s’abattra la Mélancolie,
Soudaine messagère des Cieux, nuage de larmes,
Qui abreuve les fleurs aux têtes tombantes,
Et cache la verte colline sous un linceul d’Avril;
Alors gave ta peine d’une rose matinale,
Ou de l’arc-en-ciel entre vague et rivage,
Ou de l’abondance des globes de pivoines ;
Ou si ta maîtresse montre une riche colère,
Emprisonne sa douce main dans la tienne, laisse-la
Se déchaîner et bois son regard sans pareil.


Sa demeure est dans la Beauté - mortelle condition ;
Et dans la Joie, dont la main esquisse à ses lèvres
Un éternel adieu ; et dans le douloureux Plaisir,
Qui se change en poison tandis que la bouche, abeille,
L’aspire : oui, au temple même de la Félicité,
La Mélancolie voilée trouve un sanctuaire souverain
Que seul sait voir celui qui peut, d’une langue vive,
Faire éclater les raisins de la Joie contre son fin palais ;
Son âme goûtera le triste pouvoir de la Déesse
Et deviendra l’un de ses trophées de nuages.


Tout d'abord traduisons Graveyard! Ce mot anglais signifie cimetière et nous pouvons donc traduire le titre de notre sujet en l’école de poésie du cimetière. Ce genre poétique anglais du XVIII° portait essentiellement sur les thèmes de la mort et du deuil. Les créations issues de ce genre évoquent donc la tristesse et la douleur d'un deuil, confrontent l'homme au caractère transitoire de son existence même et évoquent l'horreur des manifestations physiques de la mort. Le poème Élégie écrite dans un cimetière de campagne que vous pouvez trouver dans le sujet est le parfait exemple de ce genre précurseur du mouvement romantique.


J'aimerais vous proposer une version française d'un poème de Robert Blair, grand poète écossais.


Blair a écrit The Grave, La Tombe (1743), complainte baroque sur la fatalité de la mort, poème qui fut illustré par Blake en 1808. Cette méditation lugubre inaugure la « poésie des cimetières ».


J'espère pouvoir un soir vous proposer ce poème en français


http://ebooks.adelaide.edu.au/b/blake/william/grave/


http://www.thomasgray.org/cgi-bin/view.cgi?collection=primary&edition=1787








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